Et frappe le père à mort

Et frappe le père à mort deJohn Wain, Les éditions du typhon
Après une énième dispute avec son père - un universitaire à la vie austère, Jeremy fugue et arpente un Londres ravagé par les bombardements nazis. Seul et fauché, révolté contre un monde qu'il juge étriqué, il survit grâce à sa passion pour la musique.
Vissé à son piano dans un bar enfumé, Jeremy réchauffe les nuits glacées des êtres brisés tout en rêvant de devenir un grand pianiste. Un soir, il fait la rencontre de Percy, un jazzman noir américain. Une rencontre qui bouleverse son existence… mais cette existence sera-t-elle comprise par père pétri de certitudes ?
Mené sur un rythme trépidant qui épouse la sensualité du jazz, ce roman interroge les tensions générationnelles avec un regard perçant et serein. Si chaque génération semble toujours perdue aux yeux de la précédente, une trêve est possible quand les pères et les fils reconnaissent qu'ils portent en eux un peu de la souffrance de l'autre.

A contre courant rêvent les noyés de Carl Watson

A contre courant rêvent les noyés de Carl Watson, éditions Vagabonde (05/04/2020)
Suite au rêve utopique de la génération qui les a précédés - celle de la Beat Generation - et à la contamination de la vague « contre-culturelle », Frank et Tanya (marquée à jamais par le fantôme d'une mère légendaire) prennent la route.
Entre sentiment de révolte et malaise croissant, absorbés par la présence toujours plus écrasante des médias et confrontés à des identités factices se croyant fortifiées par la perte de leurs illusions, ils explorent jusqu'au point de rupture ce qui fut le prélude de l'ère du simulacre, dictant l'attitude et la personnalité de chacun.

Récit de la désagrégation d'un couple sillonnant l'uniformité américaine telle qu'elle se dessinait déjà dans les décennies antérieures, ce roman est aussi la chronique d'un monde en pleine disparition. Et c'est moins l'existence des personnages qui nous est relatée ici que l'histoire qui les achemine vers un exil intérieur, l'impossibilité d'arriver à connaître la vie réelle d'un autre être, fût-il le plus proche.

La guerre d'Alan

La guerre d'Alan, Emmanuel Guibert, éditions L'association, grand prix 2020 du festival d'Angoulème
Avec un trait élégant et tout en retenue, Guibert excelle à mettre en scène la vie d'Alan Cope, jeune américain mobilisé qui rejoindra la France à la fin de la 2° guerre mondiale. L'auteur dévoile son intimité avec une pudeur subtile et nous livre un magnifique travail de passeur de mémoire.

 

 

Chaleur, Joseph Incardona

Chaleur, Joseph Incardona, éditions Finitude
Chaque année en Finlande se tient le championnat du monde de ... sauna, une compétition saugrenue dont l'objectif est de tenir le plus longtemps possible à 110°.
Autour de quelques personnages pathétiques en quête d'absolu, Joseph Incardona parvient à créer une tension qui nous tient jusqu'au bout dans un contexte improbable.

 

 

Mezquite Road,Gabriel Trujillo Munoz

Mezquite Road,Gabriel Trujillo Munoz, editions les allusifs.
Morgado, avocat d'Amnesty International va nous entrâiner dans l'enfer de la frontière entre la Californie et la Basse Californie.
Chargé d'enquêter sur le meurtre d'un joueur invétéré, Morgado va mettre le doigt dans cette guerre qui oppose Narcos, proxénètes, patrons de salles de jeux, agents infiltrès du FBI et de la DEA et bien sur les autorités mexicaines les plus corrompues.
Tous les thèmes chers à Gabriel Trujillo Munoz  y sont abordés : l'amitié, la corruption, les morts qui hantent les vivants et surtout cette frontière.
Un livre sombre mais d'un pessimisme joyeux.

"Les Indes Fourbes" d'Alain Ayroles et dessins de Juango Guarnido, edts Delcourt

Les Indes fourbes, Alain Ayroles et Juanjo Guarnido, editions Delcourt
Dans la pure tradition des romans picaresques, l'auteur narre les tribulations de Don Pablos de Ségovie, mendiant attachant mais peu recommandable, qui rêve des légendaires et mystérieuses cités d'or.
Une oeuvre remarquable écrite dans un style littéraire soigné en s'inspirant du langage de l'époque alors que Guarnido confirme son talent tant la représentation des paysages est époustouflante.

 

Le rire du grand blessé, Cécile Coulon

Le rire du grand blessé, Cécile Coulon, éditions Viviane Hamy
Dans un état totalitaire d'un pays inconnu, le Service national a trouvé le moyen de maîtriser les névroses des individus par le biais de lectures publiques, encadrées par des agents surentraînés et analphabètes.
Un roman d'anticipation dans lequel se cache une ode à la lecture. Seul bémol, un texte un peu court qui aurait mérité d'être un peu plus développé.

 

"Miroir de nos peines" de Pierre Lemaître, edts Albin Michel

Miroir de nos peines, Pierre Lemaître, éditions Albin Michel
Avril 1940. Louise, trente ans, court, nue, sur le boulevard du Montparnasse. Elle devra plonger dans la folie d’une période sans équivalent dans l’histoire où la France toute entière, saisie par la panique, sombre dans le chaos.
Après Au revoir là-haut et Couleurs de l’incendie, Pierre Lemaitre, avec ce nouveau livre clôt une trilogie entamée en 2013.
Un vrai grand récit romanesque, avec rebondissements, forts caractères, hasards bien orchestrés, rencontres humaines drôles et émouvantes.

 

Chroniques de l'homme d'avant. Philippe Lançon

Philippe Lançon écrit des chroniques dans Charlie Hebdo depuis seize ans. À travers ces instantanés, c'est l'image d'une société qui se dessine, sur laquelle l'écrivain porte un regard amusé et tendre, indigné parfois, moralisateur jamais.
Ce recueil réunit une soixantaine de texte - à la fois journalistiques et littéraires - parus dans le journal entre 2004 et 2015.

 

 

"Delacroix" textes d'Alexandre Dumas et dessins de Catherine Meurisse, Edts Dargaud

Catherine Meurisse s'invite dans cet hommage à Delacroix raconté par Alexandre Dumas. Aujourd’hui, son Delacroix est un hommage à l’immense artiste dont la fougue et l’obsession de la peinture impressionnent la dessinatrice. C’est beau, instructif et nous éclaire à la fois sur l’auteur de La Liberté menant le peuple et sur celle qui lui voue une admiration sans borne.

 

 

"Grandeur du petit peuple : Heurs et malheurs des Gilets jaunes", Michel Onfray, edts Albin Michel

 « La France est plus que jamais coupée en deux : non pas la droite et la gauche, non pas les libéraux et les anti-libéraux, non pas les progressistes et les souverainistes, mais d'une part ceux sur lesquels s'exerce le pouvoir, que je nomme le peuple, et d'autre part ceux qui exercent le pouvoir, les élites comme il est dit.
Soyez résolus de ne plus servir et vous voilà libres ! Ce mot de La Boétie doit devenir l'impératif catégorique d'une gauche libertaire et populaire, populiste même si l'on veut, car il n'y a que deux côtés de la barricade, et je ne crains pas de dire que j'ai choisi le camp du peuple contre le camp de ceux qui l'étranglent. »
Michel Onfray

Une famille en guerre

Un jeune cadre dynamique accro aux substances pour     tenir le rythme décide de se mettre au vert dans une     clinique de repos. Un soir, il fait la rencontre de son voisin de chambrée, M. Engels, fils d’un important vigneron alsacien. Celui-ci lui raconte l’histoire de sa famille dans l’Alsace de 1940.
Stéphane Piatzszek et Espé ont choisi de raconter l’histoire tragique d’une famille alsacienne pendant la guerre, qui se retrouve écartelée entre la France et l’Allemagne.

 

 

Enki Bilal. BUG

Le nouveau récit d'anticipation d'Enki Bilal.     Dans un avenir proche, en une fraction de seconde, le monde numérique disparaît,     comme aspiré par une force indicible. Un homme, seul, malgré lui, se retrouve dans     une tourmente planétaire.

Une fable apocalyptique située en 2041, une époque pas si lointaine où     l’humanité est devenue totalement dépendante de l’informatique. Mais lorsqu’elle s’en trouve privée, elle en devient idiote. Le propos est noir et sans pitié pour les Hommes, mais quel plaisir de retrouver ses dessins reconnaissables et glaçant de réalisme dans un Paris du futur très ressemblant au nôtre.

Homo Domesticus

Aucun ouvrage n’avait jusqu’à présent réussi à restituer toute la     profondeur et l’extension universelle des dynamiques indissociablement écologiques et anthropologiques qui se sont déployées au cours des dix millénaires ayant précédé notre ère, de l’émergence de l’agriculture à la formation des premiers centres     urbains, puis des premiers États.
C’est ce tour de force que réalise avec un brio extraordinaire Homo     domesticus. Servi par une érudition étourdissante, une plume agile et     un sens aigu de la formule, ce livre démonte implacablement le grand     récit de la naissance de l’État antique comme étape cruciale de la «     civilisation » humaine.

Ce faisant, il nous offre une véritable écologie politique des formes primitives d’aménagement du territoire, de l’« autodomestication » paradoxale de l’animal humain, des dynamiques démographiques et épidémiologiques de la sédentarisation et des logiques de la servitude et de la guerre dans le monde antique.
Cette fresque omnivore et iconoclaste révolutionne nos connaissances sur l’évolution de l’humanité et sur ce que Rousseau appelait « l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes ».

Mort contre la montre

Tour de France oblige, « Mort contre la montre » nous     plonge au cœur d’un Tour de France tourmenté par des meurtres. Une enquête palpitante qui nous emmène dans les coulisses du circuit professionnel : financements, stratégies, les rôles des équipiers… « Pour gagner une     étape du Tour, certains cyclistes sont prêts à mourir….. et je sais maintenant que d’autres sont prêts à tuer ».

Dans la roue de Jorge Zepeda Patterson, les aficionados    du vélo comme les néophytes davantage charmés par le roman noir, y trouveront leur compte