Conférence de presse du 22 mai 2017
L’Association Un toit pour Vivre et Echanger vous remercie de votre présence ce soir.
Nous avons souhaité vous rencontrer pour vous présenter notre action. Nous souhaitons à travers cette rencontre, alerter également l’opinion publique sur la situation fragile des migrants dans notre département.
Notre association s’est créée en février 2016 à Montesquiou en réaction à la situation et l’accueil des réfugiés et migrants en France voir en Europe. Elle regroupe une soixantaine de personnes d’horizons variés, unis par une volonté : apporter une aide concrète aux migrants et aux familles en difficulté, en facilitant et en accompagnant leur installation et leur intégration dans le village de Montesquiou.
Montesquiou a une longue tradition d’accueil et de diversité et la création de l’association a été accueillie avec bienveillance.
Dès sa création notre association s’est mise en lien avec différentes structures pour se préparer à accueillir une famille. Nous avons recherché un logement dans le village et prévu l’organisation de plusieurs activités : cours de français, soutien scolaire, ateliers-partage de cuisine, sorties culturelles et touristiques, aide administrative. Nous avons échangé avec les habitants de la commune sur l’arrivée éventuelle d’une famille d’origine étrangère pour la meilleure intégration possible.
On peut dire aujourd’hui que notre association est reconnue et soutenue par la société civile dans plusieurs de ses composantes : municipalité, milieu scolaire, diocèse, entreprises, agriculteurs et habitants…
Le 10 novembre 2016, contactée par une association gersoise, elle a répondu favorablement à l’accueil d’urgence d’une famille tchétchène, composée des 2 parents et de leurs quatre enfants, de 11, 9, 5ans et 18 mois. Cette famille est présente en France depuis février 2013.
Les 3 enfants les plus âgés ont été immédiatement re-scolarisés dans l’école du village et au collège de secteur pour le plus grand. L’association accompagne les parents dans les démarches et les aide à faire le lien avec le milieu scolaire : rencontres avec les professeurs, aide aux devoirs, mise en place d’une aide spécifique au collège, prise en charge d’une partie des frais de cantine.
Le père a une expérience importante dans le bâtiment et les transports, il a eu des postes à responsabilité (chef d’équipe, coordination de corps de métier sur des chantiers). Nous avons donc entamé avec lui des démarches pour trouver une entreprise susceptible de signer un CDI dans ces métiers, condition indispensable pour l’obtention d’un titre de séjour.
Une entreprise de transports a répondu favorablement à notre demande par une proposition de CDD de 6 mois, accompagnée d’une proposition d’embauche en CDI s’il convient sur le poste.
Pour répondre aux exigences de ce poste, les cours de français se sont accélérés, aux resto du cœur et par l’association. Le père travaille beaucoup pour suivre la formation FIMO indispensable pour l’embauche. Il faut noter que le Secours Catholique, au niveau national, s’est engagé à payer cette formation si le titre de séjour est obtenu (env 2 000 euros).
Actuellement nous lui avons trouvé un jardin potager qu’il cultive. Très bricoleur il aide volontiers les associations et habitants de la commune.
La maman, de son côté, est titulaire d’un diplôme russe de sage-femme. Elle espère obtenir par la Voie de validation d’acquis par expérience un diplôme d’aide-soignante ; plusieurs établissements autour de Montesquiou se sont déclarés intéressés par sa candidature. Elle est ouverte à des emplois dans d’autres secteurs : restauration, services à la personne. Pour remercier tous ceux qui les accompagnent, elle a organisé avec nous, fin avril, dans la salle des fêtes du village, un repas tchéchène pour une centaine de personne.
A cet occasion les enfants ont présenté leur région d’origine.
Actuellement, cette famille se trouve dans une situation d’une grande fragilité. Elle est entièrement dépendante financièrement de notre association, ce qui est une source de souffrance importante pour ces personnes qui souhaitent retrouver leur autonomie et s’intégrer définitivement en France.
Elle est aidée par différentes associations : Secours Populaire, RESF 32, Secours Catholique, Croix Rouge, Restau du Cœur, Pastorale diocésaine des migrants avec lesquelles nous sommes en lien.
A la dépendance financière s’ajoute l’inquiétude liée à la situation administrative. La famille a demandé un réexamen de ses droits au séjour et ce recours est actuellement en cours d’instruction à la préfecture.
Nous sommes admiratifs de leur volonté d’avancer, de maîtriser le français, d’assurer à leurs enfants une scolarité continue et une vie quotidienne la plus normale possible. Nous espérons une régularisation rapide de cette famille. L’obtention d’un titre de séjour lui permettrait d’envisager l’avenir avec sérénité, d’accéder à l’emploi et de retrouver une dignité et une autonomie perdues.
L’association Un Toit pour Vivre et Echanger restera à leur côté aussi longtemps que nécessaire.
La collégiale de l’Association Un Toit Pour Vivre et Echanger