L’histoire débute au printemps. En avril, la Reine, ayant dormi tout l’hiver, s’éveille. Immédiatement, elle se met à l’ouvrage : Elle construit le premier rayon de ce qui deviendra un nid. Elle y dépose les premières larves, les ouvrières, insectes asexués qui ont pour vocation l’intendance. Deux missions : Agrandir et compléter les infrastructures de la colonie et veiller au bon fonctionnement de l’économat, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement en nourriture de la communauté.
La construction du nid de guêpes obéit à des règles précises. Chaque rayon se compose de cellules hexagonales. Les femelles et la plupart des mâles logeront dans les cellules les plus spacieuses. Les plus exiguës seront réservés aux ouvrières ainsi qu’à quelques mâles sans que l’on sache exactement sur quels critères repose l’attribution des logements. De tailles diverses, les colonies peuvent compter des dizaines de milliers d’insectes, danger dans le cas des guêpes germaniques que l’on trouve plus fréquemment dans le Nord; plus raisonnables, les communautés de guêpes polistes, que l’on rencontre dans nos régions et qui ne regroupent que quelques centaines d’individus. En Dordogne, on les appelle Longues pattes.
Pour construire leur nid, les guêpes utilisent un matériau particulier. A l’aide de leur salive, après avoir raclé l’écorce des arbres, elles transforment les fines particules recueillies en un étonnant papier. C’est ainsi que Réaumur, - qui n’est pas qu’une station de Métro - chimiste et naturaliste du XVIIIe, observant les petits insectes, proposa de remplacer les vieux chiffons par du bois afin de confectionner le papier. Dans chaque cellule, la Reine dépose un œuf. Mâles et femelles éclosent en été. Les ouvrières nourrissent les larves avec des aliments prémâchés. L’automne venu, les femelles hibernent. A l’approche de l’hiver, mâles et ouvrières meurent.
Nuisibles les guêpes ? Certainement pas. Chaque jour, une colonie consomme des milliers de chenilles et de mouches. Dangereuses ? Sûrement. Chaque année, l’arrière-saison venue, les journaux se font l’écho d’accidents, parfois mortels, causés par des piqûres. Une chose est certaine : Pas folle la guêpe, elle ne pique que si elle se sent menacée.
A Daill-Labaye